Le bonheur ne se trouve pas avec l’effort et la volonté,
Mais réside là , tout proche, dans la détente et l’abandon,
Ne sois pas inquiet, il n’y a rien à faire,
Tout ce qui s’élève dans l’esprit n’a aucune importance,
Parce que dépourvu de toute réalité,
Ne t’attache pas aux pensées, ne les juge pas,
Laisse le jeu de l’esprit se faire tout seul, s'élever et retomber, sans intervenir,
Tout s’évanouit et recommence à nouveau sans cesse.
Cette quête même du bonheur est ce qui t’empêche de le trouver,
Comme un arc-en-ciel qu’on poursuit sans jamais le rattraper,
Parce qu’il n’existe pas, parce qu’il a toujours été là ,
Et parce qu’il t’accompagne à chaque instant,
Ne crois pas à la réalité des choses bonnes ou mauvaises,
Elles sont semblables à l’arc-en-ciel.
A vouloir saisir l’insaisissable, on s’épuise en vain.
Dès qu’on relâche cette saisie, l’espace est là , ouvert, hospitalier, et confortable.
Alors jouis-en.
Ne cherche plus.
Tout est déjà tien.
A quoi bon aller traquer dans la jungle inextricable,
l’éléphant qui demeure tranquillement chez lui.
Cesse de faire.
Cesse de forcer.
Cesse de vouloir.
Et tout se trouvera accompli, naturellement.
La
vie est difficile, c’est vrai ; les humains sont souvent méchants et
ingrats, c’est vrai aussi. Mais celui qui se promène partout en ruminant
intérieurement sa mauvaise humeur et sa révolte fait preuve d’un grand
égoïsme, car c’est un fardeau de plus qu’il place sur les épaules des
autres, qui, eux aussi, rencontrent les mêmes difficultés. Il croit que
s’il ne dit rien il ne fait de mal à personne, que sa mauvaise humeur ne
concerne que lui… Eh bien, qu’il se détrompe ! Les humains sont tous
liés les uns aux autres, et quand quelqu’un agite continuellement dans
sa tête et dans son cÅ“ur toutes les raisons qu’il a d’être mécontent,
qu’il le veuille ou non, cela se reflète sur ceux qu’il fréquente comme
quelque chose de pesant, d’obscur. C’est en apparence seulement qu’il ne
leur fait pas de mal. En réalité, par ses pensées et ses sentiments, il
projette des courants négatifs qui agissent sur sa famille, ses amis,
les gens qu’il croise, et même sur les animaux, les plantes et les
objets autour de lui. Il n’est donc pas tellement plus innocent que les
personnes contre qui il trouve légitime de s’indigner.
Omraam Mikhaël Aïvanhov
L’éveil
est un basculement de la conscience, au cours duquel la pensée et la
conscience se dissocient. Chez la plupart des gens, ce basculement ne se
manifeste pas sous la forme d’un événement mais d’un processus.
Même
les rares êtres qui connaissent un éveil soudain et puissant,
apparemment irréversible, passent eux aussi par un processus au cours
duquel le nouvel état de conscience se met en place graduellement et
transforme tout ce qu’ils font, pour ainsi finir par faire intégralement
partie de leur vie.
Dans
cet état, au lieu d’être perdu dans vos pensées, vous vous reconnaissez
comme étant la présence qui se trouve justement derrière les pensées.
Ces dernières cessent d’être une activité autonome prenant possession de
vous et régentant votre vie.
Dans
cet état, c’est au contraire la présence qui prend possession de la
pensée. Alors, au lieu de contrôler votre vie, la pensée devient la
servante de la présence. Cette présence est en fait le lien conscient
que vous entretenez avec l’intelligence universelle. Cette Présence est
conscience sans pensée.
Le
déclenchement du processus d’éveil est un état de grâce que l’on ne
peut provoquer ni mériter, et auquel on ne peut se préparer.
Aucune
démarche logique n’y mène, même si le mental aimerait bien qu’il en
soit ainsi. Point besoin d’en devenir digne auparavant, car il se peut
que cet état arrive au pécheur avant d’arriver au saint, mais pas
nécessairement.
C’est
pour cette raison que Jésus fréquentait toutes sortes de gens, pas
seulement ceux qui étaient respectables. Il n’y a rien que vous puissiez
faire pour provoquer l’éveil. En fait, tout ce que vous ferez émanera
de l’ego qui veut rajouter l’éveil à sa panoplie et en faire sa
possession la plus prisée.
De
ce fait, il se gonflera encore plus et se donnera davantage
d’importance. Au lieu de vous éveiller, vous ne faites qu’ajouter le
concept d’éveil au mental ou à l’image mentale que vous avez d’une
personne éveillée ou illuminée.
Vivre
ainsi en fonction de l’image que vous avez de vous ou que les autres
ont de vous, c’est vivre faussement. C’est un autre rôle que l’ego
adopte.
Alors,
s’il n’y a rien que vous puissiez faire pour l’illumination, que cela
se soit déjà produit ou bien pas encore, comment peut-elle être votre
raison d’être première dans la vie ?
Le terme raison d’être ne sous-entend-il pas que vous avez droit au chapitre ?
Le
premier moment d’illumination, le premier aperçu de conscience sans
pensée se produit par la grâce, sans que vous fassiez quoi que ce soit.
Si vous trouvez ce livre incompréhensible ou insensé, c’est que ce
moment de grâce ne s’est pas encore produit pour vous.
Si,
par contre, il fait vibrer quelques cordes en vous, c’est que votre
processus d’éveil a commencé. Et une fois qu’il est entamé, il ne peut
être arrêté, même s’il peut cependant être ralenti par l’ego.
Pour
certaines personnes, c’est la lecture de ce livre qui déclenchera le
processus d’éveil. Pour d’autres, la lecture de ce livre viendra révéler
que ce processus a déjà commencé en eux et l’accélérera.
Une
autre fonction de ce livre est d’aider les gens à reconnaître l’ego en
eux chaque fois qu’ils essaient de reprendre le contrôle et de repousser
la conscience.
Chez
certaines autres personnes, l’éveil se produit quand elles prennent
soudainement conscience du genre de pensées qui leur viennent
habituellement, en particulier des pensées négatives récurrentes
auxquelles elles se sont identifiées toute leur vie.
Soudain, une présence est consciente de la pensée, mais n’en fait plus partie.
Quel
est le lien entre présence et pensée ? La présence est l’espace dans
lequel les pensées existent lorsque l’espace est devenu conscient de
lui-même.
Lorsque
vous avez votre premier aperçu de conscience ou de Présence, vous le
savez immédiatement. Ce n’est plus un concept mental.
Vous pouvez alors faire le choix conscient d’être présent plutôt que de donner libre cours à des pensées inutiles.
Vous
pouvez inviter la Présence dans votre vie, lui faire de la place, car
la grâce de l’éveil fait appel à la prise de responsabilité.
Certes,
vous pouvez faire comme si rien ne s’était passé. Ou bien, vous pouvez
en réaliser la signification et la considérer comme la chose la plus
importante pouvant vous arriver.
Alors, accueillir cette conscience émergente et la faire briller en ce monde devient la raison d’être principale de votre vie.
"Que
celui qui combat des monstres prenne garde dans sa guerre à ne pas
devenir un monstre lui-même. A force de plonger trop longtemps votre
regard dans l'abîme, c'est l’abîme qui entre en vous" Nietzsche